Actualité

3 sujets d'actualité pour les oraux des concours

janvier 2024

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Vous avez décroché votre ticket pour l’admission d’un concours de la fonction publique ? Bravo. Maintenant place aux oraux. Exit les questions de culture générale, place aux questions d’actualité. L’objectif du jury : vérifier qu’au au-delà vos connaissances, vous êtes capable de mettre en évidence les enjeux soulevés dans la question, de prendre position et d’argumenter. Pour compléter vos révisions, voici 3 thèmes d’actualité sur lesquels les membres pourraient vous questionner en 2024.

1. L’accès aux soins : Pourquoi ce sujet doit susciter votre curiosité ? 

Au 1er janvier 2022, la France compte 230 000 médecins et se situe, avec 3,4 médecins pour 1000 habitants, dans la moyenne de l’OCDE. Toutefois, la densité médicale est très inégale sur le territoire. 87% du territoire est un désert médical, situation qui touche autant les grandes agglomérations que les campagnes (source : Vie publique octobre 2023). Dans certaines zones, la faiblesse de la densité médicale engendre des difficultés d'accès aux soins. 

Surcharge de travail pour les services d’accueil d’urgence, égal accès aux soins pour les administrés, attractivités des territoires, santé publique : les trois fonctions publiques Hospitalière, Territoriale et d'État sont concernées par cette question.

La France ayant choisi de préserver la liberté d’installation pour la plupart des professionnels de santé, l’attractivité territoriale est un enjeu déterminant pour des collectivités territoriales soucieuses de permettre l’installation et le maintien de professionnels sur leur territoire. Pour attirer des professionnels de santé sur un territoire, les incitations financières à l’installation et au maintien ne suffisent pas. 

Une actualité qui peut conduire les membres du jury à vous interroger sur le sujet et la politique d’accès aux soins. 

Exemples de questions possibles : « Qui soignera demain ? Faut-il contraindre ou inciter les médecins à s'installer en zones prioritaires ? Les maisons de santé sont-elles la solution ? Comment libérer du temps médical ? » 

Il sera alors intéressant pour vous, de répondre que les collectivités ont intérêt à mettre en place des stratégies globales territoriales pour mobiliser les acteurs de santé et aborder tous les aspects de l’attractivité du territoire – conditions d’exercice, mais aussi ressources, accueil et accompagnement des étudiants et des médecins… 

Par ailleurs, une solution efficace pour améliorer l’attractivité des professions de santé mais également pour renforcer la confiance des Français dans leur système de soins et son efficience et donc, au final, répondre aux besoins de santé des Français peut être de sensibiliser les citoyens à certains réflexes (par exemple : commencer par demander conseil à son pharmacien) et développer les délégations de tâches dans le cadre de protocoles de coopération entre les différents professionnels de santé. 

Entre 2017 et 2021, le nombre de généralistes a diminué en moyenne de 1% par an. Six millions de Français, dont 600 000 sont en affection de longue durée (ALD), n'ont pas de médecin traitant. Les causes de cette situation sont désormais bien connues : l’instauration du numerus clausus au début des années 1970 a fortement contraint le nombre de médecins formés, sans que l’évolution des besoins de la population ni l’évolution des aspirations des nouvelles générations de médecins ne soient pleinement anticipées. 

Face au manque de médecins, la loi du 19 mai 2023 portant amélioration de l'accès aux soins par la confiance aux professionnels de santé permet notamment, aux patients d'accéder directement, sans passer par un médecin : aux infirmiers en pratique avancée (IPA) et aux masseurs-kinésithérapeutes mais aussi aux orthophonistes. 

Cela étant, le plus important n’est pas de citer une série de chiffres ou d’outils mais d’offrir au jury une réponse structurée qui lui permettra de vérifier que vous avez compris les enjeux, de détailler - si cela est utile - quelques dispositifs en place (ex. pactes territoire santé, stratégie nationale de santé « Ma santé 2022 », etc.) et leurs résultats.

2. Jeux olympiques et paralympiques 2024 et …Sécurité : un thème inéluctable en 2024 

Les jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris, organisés du 26 juillet au 8 septembre 2024, font partie des grands événements sportifs internationaux (GESI). 10 500 athlètes olympiques et 4 350 athlètes paralympiques participant à 878 épreuves dans 54 sports. 72 collectivités hôtes, plus de 40 000 bénévoles mobilisés, près de 13 millions de billets mis en vente (source : Vie publique, novembre 2023). Les jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 sont une manifestation sportive de grande échelle. Au-delà de leur dimension sportive, ces grands événements présentent de nombreux enjeux environnementaux, politiques, économiques et sociaux qui pourront amener les membres du jury à vous questionner. 

Parmi ces enjeux, dans un contexte de menaces multiples : terrorisme, attaques cyber, crise sanitaire…la sécurité des JOP en est un particulièrement important. 

Premier défi, la cérémonie aura lieu en dehors d’un stade afin de permettre à 600 000 spectateurs d’assister au défilé ; ensuite, les JOP de Paris 2024 ne se dérouleront pas uniquement à Paris. Proche banlieue parisienne, Île de France, Bordeaux, Lille, Lyon, Nantes, Nice, Saint-Etienne ou encore, Marseille accueilleront des épreuves (et celles de surf auront lieu en Polynésie, à Tahiti). 

Un échec de la sécurisation des JOP décrédibiliserait la France sur la scène internationale alors qu'elle a déjà essuyé des critiques à l'occasion de l'organisation de la finale de la Ligue des Champions au Stade de France. 

Pour autant, cette obligation de réussite en matière de sécurité ne doit pas porter atteinte aux libertés publiques. 

Dans un rapport sur l'organisation des Jeux olympiques publié le 11 janvier 2023, la Cour des comptes fait le point sur les défis qui restent à relever pour réussir leur organisation, comme celui de : faire face au déficit actuel d’effectifs de sécurité privée. Alors que la branche fait face à un important déficit d’attractivité, les besoins de sécurité sont plus conséquents par rapport aux précédentes éditions des JOP en raison de l’évolution du contexte sécuritaire. Les services de l’État ont engagé un effort de grande ampleur pour attirer de nouveaux candidats vers le secteur privé de la sécurité.

Enfin, côté sécurité, les JOP 2024 seront aussi l’occasion d’introduire à titre expérimental, des caméras dites « augmentées ». La loi du 19 mai 2023 relative aux jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 et portant diverses autres dispositions autorise jusqu’au 31 mars 2025, le traitement « algorithmique d'images collectées par des systèmes de vidéoprotection ou par des caméras installées sur des aéronefs (notamment des drones) ». 

Après avoir organisé une consultation publique, la CNIL a publié, le 19 juillet 2022, sa position sur cette technologie. Si comme le Conseil d'État, la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) appelle à la prudence et met en garde contre un « tournant » et alerte sur « le risque de surveillance automatisée en temps réel », elle estime cependant, que le texte « apporte des garanties ». 

Cela étant, même si celles prévues par la loi permettent de limiter les risques d’atteinte aux données et à la vie privée des personnes et vont dans le sens des préconisations formulées par la CNIL, des élus et des associations ont exprimé leur crainte face au risque de pérennisation du dispositif. 

Le jury pourrait donc se saisir de ce thème pour vous demander si : « Les caméras « augmentées » ou « intelligentes » sont une atteinte aux libertés ? Ne font-elles pas courir le risque d’une surveillance à grande échelle des personnes ? » 

Autres exemples de questions possibles : « Quelles leçons tirer des « plans zéro délinquance » mis en œuvre pendant la Coupe du monde de rugby, à l'automne 2023 pour les JOP 2024 ? ; L'attractivité de la première destination touristique mondiale peut-elle être remise en cause avec les JOP 2024 ? » 

Sur toutes ces questions, veillez à apporter une réponse contenant des éléments précis (ex. rappel des dispositions applicables en matière de vidéoprotection, définition des libertés publiques,…). 

3. Lutte contre la précarité alimentaire : un sujet social 

L’alimentation est un des déterminants majeurs de la santé. Elle joue également un rôle essentiel sur les questions d’identité, de lien social et familial, de plaisir, de culture, d’appartenance. La politique de lutte contre la précarité alimentaire menée par l’État vise à favoriser l’accès à une alimentation sûre, diversifiée, de bonne qualité et en quantité suffisante aux personnes en situation de vulnérabilité économique ou sociale. 

D’après la dernière étude de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), le nombre de recourants à l’aide alimentaire était compris entre 2 et 4 millions de personnes en 2021 (en France métropolitaine). Reste que l’ampleur de la précarité alimentaire en France est difficilement quantifiable. Les statistiques relatives à la pauvreté ou à l'aide alimentaire permettent de s'en approcher, mais toutes les personnes pauvres ne sont pas nécessairement en situation de précarité alimentaire. Inversement, les personnes ayant un revenu supérieur au seuil de pauvreté peuvent se retrouver en situation d'insécurité alimentaire. 

Par ailleurs, toutes les personnes en situation de précarité alimentaire n’y sont pas éligibles ou ne demandent pas à bénéficier de l’aide alimentaire. Dans un contexte de forte inflation, 16% des Français déclarent ne pas avoir toujours à manger selon les résultats d'une étude du Crédoc menée en novembre 2022. Pourtant, parmi les personnes en précarité alimentaire, seule une sur deux a recours à l'aide alimentaire à la fois par méconnaissance de ces dispositifs mais aussi par honte d'y recourir.

Un plan d’actions de transformation de l’aide alimentaire et de lutte contre la précarité alimentaire a été lancé en 2021. Il contient notamment des objectifs visant à améliorer la santé des personnes, à diversifier les différentes sources d’approvisionnement, en lien avec les programmes nationaux relatifs à la nutrition santé et à l’alimentation, à favoriser le développement des formes d’accès à l’alimentation qui permettent de développer la dignité et l’autonomie des personnes. 

Parmi eux, les épiceries sociales et solidaires. Les ESS se sont structurées autours d’un principe : proposer en libre-service des denrées contre une participation financière proportionnelle à la valeur des produits. Les personnes qui y sont accueillies ont ainsi un statut de consommateur. D’ailleurs depuis quelques années, il y a eu une forte augmentation de leur nombre : 800 en 2019, 875 en 2020, 942 en 2021 (+7,6% entre 2020 et 2021). 

Le plan vise aussi à rendre la politique de lutte contre la précarité alimentaire plus participative, afin de pouvoir prendre en compte les problématiques propres à chaque public et de permettre de mieux répondre à leurs besoins.

Dans ce contexte, les membres du jury pourraient vous demander : « Faut-il reconnaître un droit à l'alimentation ? Comment développer les initiatives complémentaires ou alternatives à l’aide alimentaire (épiceries solidaires, jardins partagés…) ? »

Précarité alimentaire, aide alimentaire, respect du principe de dignité des personnes, développement du pouvoir d’agir, il ne s’agit pas de devenir un expert de l’action et de l’aide sociale, mais de vous habituer à lire des articles sur le thème, d’acquérir du vocabulaire, pour comprendre les enjeux et le déploiement lié. 

Complétez vos révisions par des travaux corrigés pour renforcer votre savoir 

Dernier conseil : gardez à l’esprit que ces questions ne sont pas posées « juste » pour vérifier si vous avez une connaissance pointue dans un domaine d’actualité mais plutôt votre ouverture d’esprit et sur le monde, votre gout pour la « chose publique ». 

Elles vont aussi permettre aux membres du jury de savoir si vous savez rester neutre, prendre du recul. Il ne s’agit pas de faire des réponses « plates » mais d’avoir une analyse, un propos, plus ou moins long ou développé en fonction de la question posée et d’être capable de sélectionner un ou deux exemples qui illustrent la question et votre argumentation. 

Les membres de jurys de concours, surtout à l’oral, sont souvent des férus de politiques publiques. Une préparation, des travaux dirigés ou encore une formation intensive, par exemple, vous offrira l’opportunité d’acquérir non seulement une méthode de révision efficace mais également des supports de connaissances à jour. Sous forme d’entraînements, de quizz, de fiches thématiques, notamment, ces préparations spécifiques proposent un suivi rapproché. En bonus, elles vous permettront de demander des conseils en direct aux intervenants.  

Pour conclure, vous vous en doutez, cela serait trop facile de ne réviser que ces 3 thèmes. Donc continuez à suivre l’actualité, faites-vous des fiches thématiques et bien sûr, tenez-vous informé, lisez la presse spécialisée et nationale.

Bonnes révisions avec Carrières Publiques !

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