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À la recherche d'un emploi public ? ...Sachez décrypter les offres !

mai 2016

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En parcourant une annonce, vous pensez avoir trouvé l'emploi idéal et vous souhaitez, sans plus attendre, envoyer votre CV et une lettre de motivation ? Très bien mais, dans la course à l'emploi, que cela soit pour un poste de contractuel ou de titulaire dans l'une des trois fonctions publiques , mieux vaut prendre le temps de bien analyser ce qui est écrit sur l'offre. Voici donc quelques conseils pour faire ce travail et prendre au final, une longueur d'avance sur les autres candidats. À bien des égards, une offre d'emploi reflète les valeurs de l'administration qui recrute, il est donc important de prendre le temps de l'évaluer.

Avant toute réponse à une annonce, le candidat devra peser le pour et le contre par rapport à la manière dont il veut construire son avenir, sa carrière...

Aucun choix n'est bien sûr définitif et engage à vie, celui qui répond à l'offre : pour les fonctionnaires, la mutation et le détachement permettent de changer d'administration ou de fonction publique.  

« Déclaration de vacance d'emploi », publication d'offre d'emploi ou d'appel à candidatures, quelles obligations pour les employeurs publics ?

En parcourant les sites dédiés à la recherche d'emplois publics (Bourse interministérielle de l'emploi public pour ce qui concerne la fonction publique d'État (FPE), « Hospimob » pour la fonction publique hospitalière (FPH), les sites des centres départementaux de gestion (CDG) ou du Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) pour la fonction publique territoriale (FPT), par exemple) ou encore des revues spécialisées , il est fréquent de lire que l'annonce vise à pourvoir un poste « vacant ».

La « vacance » d'un emploi peut être générée soit par la création d'un nouveau poste, soit par le départ d'un fonctionnaire (mutation dans une autre administration ou en interne, retraite, démission, révocation, interdiction d'exercer un emploi public, décès, abandon de poste...). L'administration doit procéder à la « déclaration de vacance de l'emploi » à partir du moment où elle a décidé de pourvoir le poste. Le non-respect de cette procédure entraîne l'illégalité de la nomination. « Déclaration de vacance » et « offre d'emploi » ne doivent donc pas être confondues. Cette obligation, qui s'inscrit notamment dans le cadre du droit à la mobilité des fonctionnaires , a pour objectif de permettre à chaque candidat d'avoir les mêmes chances d'accès à ces postes. Toutefois, la publication nationale des postes vacants n'est pas harmonisée entre les trois versants de la fonction publique : pour les établissements publics de santé, elle est obligatoire depuis la loi du 9 janvier 1986 relative à la FPH et pour la fonction publique territoriale, depuis la loi du 26 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la FPT.

À noter enfin que, lorsqu'une annonce précise une date limite pour répondre, c'est un signe évident que l'employeur public a hâte de trouver le bon candidat. Cependant, même si la date est dépassée, il est toujours possible de prendre contact avec le service concerné (service des ressources humaines de l'administration ou cabinet de recrutement par exemple) pour connaître l'état d'avancement du recrutement. Après tout, il sera peut-être encore temps de postuler...    

Savoir analyser le profil de poste recherché : permanent, titulaire ou non titulaire, généraliste ou expert, expérimenté ou débutant ?

Sur l'annonce, l'employeur public précise s'il cherche exclusivement un fonctionnaire ou si un agent contractuel peut postuler. En effet, les emplois permanents de la fonction publique sont, en principe, occupés par des fonctionnaires. Toutefois, des agents non titulaires peuvent être recrutés sur ces emplois, dans un certain nombre de cas :

- dans les situations n'entraînant pas de « vacance », bien que le fonctionnaire n'assure plus ses fonctions, comme en cas de placement en congé de longue maladie, en congé de longue durée, de la situation de mise à disposition, de détachement de courte durée, de suspension dans l'attente de la saisine du conseil de discipline. Dans toutes ces situations, le remplacement du fonctionnaire, s'il est nécessaire au fonctionnement du service, est envisageable (et pourra donc faire l'objet d'une publication d'offre), mais ne pourra être assuré que par le recrutement d'un non titulaire ;

- pour faire face, temporairement et pour une durée maximale d'un an, à la vacance d'un emploi qui ne peut être immédiatement pourvu ;

- pour exercer des fonctions correspondant à un besoin « saisonnier » (durée maximale : 6 mois pendant une même période de 12 mois) ;

- ou encore pour faire face à un besoin « occasionnel » (durée maximale : 3 mois renouvelable une seule fois à titre exceptionnel). Un contractuel évitera donc de répondre lorsqu'il est indiqué « recrutement par voie statutaire exclusivement », par exemple.  

Autre précision figurant dans l'annonce : le niveau de diplôme. Les métiers de la fonction publique sont classés en trois catégories : A, B et C, selon les fonctions exercées et le niveau de diplômes requis. Ainsi, pour la catégorie :

- A (attaché territorial, ingénieur par exemple), il s'agit d'exercer des fonctions de conception, de direction ou d'encadrement, avec un niveau licence minimum (Bac + 3 ou plus) ;

- B (contrôleur des impôts, rédacteur territorial principal, etc.), il s'agit d'exercer des fonctions d'application et de rédaction, un niveau baccalauréat ou Bac + 2 est nécessaire ;

- C (adjoint administratif, auxiliaire de soins, etc.) il s'agit d'exercer des fonctions d'exécution, un niveau inférieur au baccalauréat (BEP, CAP) sera exigé (voir même aucun diplôme).  

Sur l'offre d'emploi, la mention « niveau I », « niveau II » pourra être inscrite. Pour s'y retrouver, il faut savoir que : « niveau I » correspond au Bac + 5, « niveau II » au Bac + 4, etc. et que le « niveau V » correspond à un CAP, BEPC...  

Il faut également être vigilant sur les termes employés par l'administration pour présenter son offre. Ils veulent dire... ce qu'ils cherchent à dire. Ainsi concernant l'expérience professionnelle exigée pour savoir si ce critère est déterminant, il faut repérer les termes tels que « exigé », « requis », « impératif », « nécessaire » : associés à une compétence particulière, une langue ou un diplôme par exemple, le candidat ne devra pas perdre son temps à répondre s'il ne possède pas l'atout demandé. En revanche, les termes tels que « souhaité », « apprécié », « est un plus », etc., sont des termes plus nuancés. Ils ne doivent surtout pas être pris à la légère, car si la caractéristique n'est pas éliminatoire, elle participe bien à la sélection mais ce sont des « plus » qui pourront faire la différence entre les candidats. Enfin, si l'annonce multiplie les termes techniques (réseau d'initiative publique, schéma directeur d'aménagement numérique, connaissance du logiciel Magnus ou Titan par exemple) ou emploie des abréviations spécifiques au métier, cela signifie que l'employeur public cherche à mieux cibler les candidats : inutile de perdre du temps à les décrypter si le profil ne convient pas.

Pour finir, le contenu des missions énumérées dans l'annonce doit aussi être lu avec attention. Derrière un intitulé de poste se cachent des réalités bien différentes. Il peut s'agir d'un poste généraliste (directeur général des services ou directeur des services techniques d'une commune) ou d'un poste d'expert (juriste, directeur financier...). Par exemple, il faut étudier si un rôle d'encadrement est requis, si une forte disponibilité horaire est demandée. Par ailleurs, à ce stade, il faut se renseigner sur la structure auteur de l'annonce. Les employeurs publics n'ont pas tous le même effectif, la même organisation, la même palette de compétences, de services et de personnel. Les perspectives de carrière dans une structure intercommunale type communauté d'agglomération d'une métropole ou dans un ministère seront bien différentes. Aussi, elles doivent être prises en compte en amont de toute candidature.  

Cerner les besoins du recruteur public pour avoir des arguments précis et pertinents

Au-delà de cette première lecture, utile mais insuffisante, dresser un tableau de synthèse permettra de mieux cerner les besoins du recruteur et de donner au candidat de bons arguments pour la lettre de motivation et pour le futur entretien. Ce travail de synthèse peut sembler scolaire mais il se révèle bien utile. La précision et la pertinence des arguments développés par un candidat, dans la lettre de motivation et lors de l'entretien d'embauche sont toujours préférées à la rapidité et aux présentations désordonnées.  

Dans ce tableau, on trouvera une colonne qui reprendra le contenu de l'annonce. Ce travail permet de s'approprier l'offre d'emploi. On y retrouvera : l'administration (sa taille, ses compétences, sa situation géographique, ses valeurs quand elles sont mentionnées...) ; le poste (son intitulé, les responsabilités demandées, les problèmes à régler ou la situation à améliorer, les moyens mis à disposition, le rattachement hiérarchique...) et le profil recherché (statut, qualités requises, niveau de diplôme, grade, expérience...). Puis, dans le tableau, sera noté l'argumentaire pour le poste qui devra être bâti sur la carrière et l'expérience du candidat. But : mettre en regard du profil recherché, les atouts de ce dernier et qui répondent aux critères. Enfin, figurera une colonne où seront portés les éléments qui font défaut par rapport à ce qui est demandé (ex. années d'expérience, langue, compétence particulière...). Cette colonne doit permettre de mieux appréhender les points à améliorer et de préparer le « contre-argumentaire » (expériences complémentaires, volonté de se former pour compenser...).  

Prendre le temps de se projeter dans son futur environnement professionnel pour éviter les désillusions

Il se peut que le candidat ait le choix entre plusieurs employeurs publics, notamment s'il est fonctionnaire ou inscrit sur une liste d'aptitude[1]. Une fois recruté, difficile de faire machine arrière. De plus, rien de plus pénalisant pour un candidat que de « papillonner » ou changer de poste et de structure trop fréquemment. Il est donc important qu'il se projette dans un poste où il pourra acquérir et par la suite justifier d'une expérience confirmée (de deux ans au minimum) acquise au sein d'une administration.  

Certains critères peuvent aider le postulant à choisir l'employeur public pour lequel il voudra travailler. Ainsi, parmi les éléments à prendre en compte avant de postuler, on peut citer :

- les possibilités d'avancement, de promotion et de mobilité interne ou encore de formation car ils influent sur le déroulement de la carrière ;
- les missions du poste, sa technicité, le niveau de responsabilité et d'autonomie requis ou encore le niveau relationnel exigé. Le but : cerner l'intérêt du travail ;
- la rémunération globale. Le profil permet d'en avoir une idée. La rémunération des fonctionnaires se compose d'une rémunération « principale » (comprenant le traitement indiciaire (ou « traitement de base ») et, le cas échéant de primes et indemnités (ex. l'indemnité de résidence, le supplément familial de traitement, ou encore la nouvelle bonification indiciaire[2]). Aussi, si d'un employeur public à l'autre le traitement de base est le même partout, côté avantages financiers, il peut y avoir des écarts importants en raison notamment, d'avantages en nature (logement, voiture de fonction, etc.) mais aussi de prestations sociales (crèches, chèques restaurants, prêts divers, mutuelle...) ;
- l'ambiance de travail. Il ne faut pas hésiter à se renseigner sur le climat social à l'intérieur et à l'extérieur de l'administration ;
- l'environnement, le cadre de vie, les possibilités de logement, d'écoles ou de loisirs à proximité, les transports, etc.  

Bien sûr, il sera toujours possible de décliner l'offre d'entretien, et même, une fois recruté, passé un certain délai et dans le cadre de la mobilité interne, d'évoluer au sein de l'administration (par voie de mutation ou de détachement par exemple pour les fonctionnaires). Mais en effectuant ce travail d'évaluation, le candidat évitera d'avoir d'éventuelles désillusions. Enfin, au-delà de l'intérêt que peut représenter telle ou telle annonce, l'analyse de celle-ci permettra de dresser une image du poste et de se projeter dans le futur. Faut-il rappeler à ce sujet que, malgré la crise économique, le nombre de départs à la retraite est si important, que même si un fonctionnaire sur deux (seulement) est remplacé, près de 220 000 embauches d'ici 2015 sont envisagées[3]...promettant ainsi de belles perspectives d'avenir !

Pour aller plus loin : 

Pour connaître les offres d'emplois de la FPH : www.emploipublic.fr/fph

Consulter le site de la Bourse interministérielle de l'emploi public : www.biep.gouv.fr mais aussi www.carrieres-publiques.com ou www.emploipublic.fr   

Sandrine BOTTEAU

[1]Les lauréats de concours figurent souvent sur des listes d'aptitude à valeur nationale.

[2] source : vosdroits.servicepublic.fr

[3] lefigaro.fr, l'étudiant.fr, le marché de l'emploi.fr : dans les hôpitaux, mais aussi dans l'enseignement et dans les collectivités locales.  

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