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Faire preuve d'une démarche de projet dans ses réponses aux épreuves des concours
janvier 2009
La plupart des épreuves écrites et orales des concours de la fonction publique font appel, au-delà des connaissances théoriques, au savoir-faire et aux compétences des candidats. Ceux-ci gagneront à organiser leurs connaissances et leurs réponses dans le cadre d'une méthodologie que l'on peut définir comme : « une démarche de projet ».
La plupart des épreuves écrites et orales des concours de la fonction publique font appel, au-delà des connaissances théoriques, au savoir-faire et aux compétences des candidats. Ceux-ci gagneront à organiser leurs connaissances et leurs réponses dans le cadre d'une méthodologie que l'on peut définir comme : « une démarche de projet ».Pour réussir un concours, il ne suffit pas d'avoir des connaissances et d'apporter de bonnes réponses aux questions posées. Les correcteurs et examinateurs attendent aussi la démonstration que le candidat est capable de mettre en œuvre une méthodologie, une démarche logique adaptée à la situation. Le candidat doit montrer qu'il a mis en œuvre une démarche de projet pour répondre à la question posée (écrite ou orale).Il s'attachera à détailler et illustrer cette démarche qui lui permettra en outre d'avoir une réponse structurée même s'il ne dispose pas de toutes les connaissances pour répondre à la question.
1/Qu'est-ce que la démarche de projet ?
La démarche de projet peut être définie comme un parcours méthodologique, logique, progressif et/ou chronologique qui permet d'aborder une problématique, de conduire un projet ou une opération sans négliger les phases de réflexion tout en passant en revue tous les aspects du projet et en assurant le respect des objectifs de délais, coût et qualité.
2/L'outil de la démarche de projet
La démarche de projet repose sur une check-list (non exhaustive) qui devra être balayée par le candidat dans sa réponse. La grille qui est exposée ci-après s'applique à des projets de bâtiments ou d'infrastructures, mais la plupart des champs décrits peuvent être utilisés pour d'autres types de projets : management, création de service, projet informatique, révision des documents d'urbanisme, politique sociale etc...
Les points à aborder et valider dans une démarche de projet (bâtiments ou infrastructures) sont :
L'écoute, la reformulation et la précision de la commande des élus et de la hiérarchie. Identifier les différents acteurs et intervenants. Concerter/communiquer (avec les riverains, les utilisateurs/usagers, les commerçants, police, pompiers, exploitant transports en commun, associations, conseil de quartier...). Consulter les différents services compétents : de l'État (DDE, DDAF, DRIRE...), les établissements publics concernés (agence de l'eau, syndicat mixte...) et recenser les procédures administratives (marchés publics, études d'impact, enquête publique, déclaration d'utilité publique, acquisitions foncières) et autorisations (permis de construire, autorisation ou déclaration loi sur l'eau...). Associer les utilisateurs à l'élaboration du projet. Constituer des instances de travail et de validation : groupe de travail/comité de pilotage/comité technique/comité de suivi. Mettre en place des procédures d'élaboration, de suivi, de validation et d'évaluation. Vérifier l'opportunité, la faisabilité technique et économique. Penser à la validation des élus (délibération de validation du programme, choix du terrain, enveloppe financière, délibération de validation de l'avant-projet définitif, du coût prévisionnel et de la rémunération du maître d'œuvre). Établir dès le lancement du projet une estimation prévisionnelle qui sera affinée étape après étape. Proposer un planning général du projet (phases amont, phases études, phases travaux). Raisonner en court, moyen et long termes. Raisonner en coût global : investissement (études + travaux) + maintenance + fonctionnement. Avoir une démarche basée sur des analyses multicritères. Collecter les données de site (urbanisme, topographie, hydrographie, foncier, risques naturels et technologiques, réseaux, topographie, infrastructures voisines existantes et projetées etc). Faire la synthèse des réseaux et concessionnaires. Prendre contact avec les différents partenaires (commune/urbanisme, Conseil architecture, urbanisme et environnement (CAUE), Architecte des Bâtiments de France (ABF), etc.) Être attentif aux domaines récurrents : Établissements recevant du public - sécurité incendie, accessibilité handicapée, Haute qualité environnementale (HQE), performance énergétique, fonctionnalité. Passer les marchés pour recruter les différents acteurs : programmiste, économiste, assistant au maître d'ouvrage pour HQE, géomètre, géotechnicien, maître d'œuvre, coordonnateur SPS, contrôleur technique, Ordonnancement pilotage coordination (OPC), assurance dommage ouvrage, entreprises de travaux etc... Rendre compte via des tableaux de bord, des rapports d'étape et de synthèse. Procéder aux acquisitions foncières avant de faire les travaux. Procéder aux déviations et aux créations de réseaux avant le début des travaux. Penser, dans le cadre des études, aux plans d'installation de chantiers, de déviation de circulation, de signalisation, de réseaux, de synthèse, de réservations etc... Utiliser une check-list pour anticiper chaque étape. Prévoir des points d'étape : points critiques, points d'arrêt lors des phases amont, et d'étude. Assurer le suivi financier et technique des travaux dans la limite des prérogatives du maître d'ouvrage. Réceptionner l'ouvrage et faire lever les réserves. Faire les bilans financiers/plannings. Remettre l'ouvrage aux utilisateurs avec formations et état des lieux, notices et Dossier des ouvrages exécutés (DOE). Faire un point technique avec les utilisateurs, avant la fin de l'année de garantie de parfait achèvement. Faire du retour d'expérience (erreurs à ne pas répéter, ratios, délais raisonnables...). Laurent LESEC