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Fonction publique : les 5 chiffres à retenir en 2023

janvier 2023

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Rémunération, attractivité, temps de travail, qualité de vie au travail... Tout bon candidat aux concours de la fonction publique, souhaitant réussir, doit pouvoir répondre aux questions que va lui poser le jury sur ces thématiques. Un des atouts sera de pouvoir donner les chiffres clés associés. Pour être incollable, le projet de loi de finances pour 2023 et le dernier rapport sur l'état annuel de la fonction publique permettent d’avoir connaissance de ces données indispensables.

La fonction publique : 5,66 millions d’agents publics

Selon la DGAFP (Direction générale de l'administration et de la fonction publique), la fonction publique pour les trois versants (État, territorial, hospitalier) emploie 5,66 millions d’agents au 31 décembre 2020 (Source : rapport annuel sur l’état de la fonction publique 2022 – novembre 2022). 

Les différentes crises sanitaires, sociales et internationales, comme le choc de la transition environnementale, remettent en lumière toute l’importance des services publics pour la protection de la population et la continuité de l’action publique. La fonction publique (hors bénéficiaires de contrats aidés) représente 19,9 % de l’emploi total (salariés et non salariés) en France (hors Mayotte). 

45 % sont employés par la fonction publique de l'État (FPE), 34 % par la fonction publique territoriale (FPT) et 21 % par la fonction publique hospitalière (FPH). 

70 % des recrutements à l’État se font sur des postes de cadre A (emplois de cadres supérieurs - niveau Bac +3 et/ou Bac + 4 ou équivalent – ex. attaché, inspecteur, ingénieur, …), 15 % sur des postes de cadre B (emplois d'application et de rédaction – niveau Bac ou équivalent - ex . technicien, secrétaire, …) et 15 % sur des postes de cadre C (emplois d'exécution - sans condition de diplôme ou BEP, DNB, CAP – ex. adjoint administratif, agent technique). 

Dans la FPT, le nombre d’agents territoriaux est quasi stable (– 0,2 %, soit – 4 100 agents), et ce, malgré le recrutement au sein du même versant de 4 500 anciens bénéficiaires de contrats aidés sous le statut de contractuel. Si l’emploi continue d’augmenter dans les organismes intercommunaux (EPCI ; + 0,3 %) et dans les régions (+ 2,1 %), les effectifs des organismes communaux (mairies, offices du tourisme, CCAS,…) baissent à nouveau (– 0,6 %) comme ceux des organismes départementaux (- 0,3 %). 

Les effectifs de la FPH ont quant à eux augmenté de manière plus soutenue (+ 1,9 %) que sur les dix dernières années (+ 0,7 % par an). Cette hausse s’explique par la nécessité de faire face au développement de la crise sanitaire à partir de mars 2020.

Enfin, toujours selon l’édition 2022, plus d’un agent de la fonction publique sur cinq est contractuel. 1 196 700 contractuels exactement (soit +6,4%) et 55 % d’entre eux sont en contrat à durée déterminée (CDD). 

 

La Fonction publique d’État prévoit de recruter 10 764 équivalents temps plein

S'agissant des effectifs de l'État, il y a eu un changement de paradigme : l'objectif officiel de stabilité de postes a succédé à celui de suppression de postes qui était affiché lors du précédent quinquennat.

Le projet de loi de finances (PLF) pour 2023 prévoit même une augmentation des effectifs dans la fonction publique de l'État. 10 764 équivalents temps plein travaillé (ETP). Les créations de postes les plus importantes interviendront dans les ministères régaliens : plus de 3 000 postes pour le ministère de l'Intérieur et des Outre-mer ; plus de 2 000 pour ministère de la Justice, plus de 1 500 pour celui des Armées et enfin, 2 000 pour l’Éducation nationale et la jeunesse (source : rapport du Sénat PLF 2023

 

Attractivité : 39 % des employeurs territoriaux éprouvent des difficultés à recruter 

Cela étant, il faut tout de même relever que les trois versants de la fonction publique sont confrontés à de fortes difficultés de recrutement, tant par la voie du concours que par celle du contrat. 

39 % des employeurs territoriaux ont éprouvé des difficultés à recruter en 2021 ; dans la fonction publique hospitalière, ce chiffre s'élève même à 99 %, et dans la fonction publique de l'État, le nombre d'inscriptions aux recrutements externes a baissé de 11 % en 2020 par rapport à 2019. On note aussi une forte baisse du nombre de candidats aux concours dans les trois versants (cf. ci-dessous).

La baisse de l'attractivité de la fonction publique n'est pas seulement conjoncturelle, elle s'explique également par des facteurs structurels bien identifiés : méconnaissance des métiers, niveaux de rémunérations souvent inférieurs à ceux du secteur privé, conditions de travail parfois dégradées, « fonctionnaire bashing » (c'est-à-dire le dénigrement de la fonction publique), manque de reconnaissance éprouvé par les agents, crise des vocations...

La fonction publique hospitalière est par exemple, confrontée à une pénurie de soignants formés : 15 000 postes d'infirmiers et 5 000 postes d'aides-soignants sont toujours vacants dans les hôpitaux publics. Les « accords du Ségur de la santé » ont permis une accélération de la progression indiciaire qui peut favoriser la fidélisation à long terme des agents ; en revanche, le nombre d'inscriptions dans les écoles de soignants est loin d'être suffisant. 

Le Ségur n'a pas réglé la question des conditions de travail, pourtant nécessaire pour pallier le déficit d'attractivité de la fonction publique hospitalière.

Si le « noyau de l'attractivité reste la rémunération » selon le rapport sur l'attractivité de la fonction publique territoriale remis en janvier 2022 par Philippe Laurent, la crise des vocations que traverse le secteur public nécessite une approche ambitieuse et globale, qui porte à la fois sur la visibilité de l'emploi public, ses modalités d'accès, les conditions de travail, les perspectives d'évolution offertes aux agents, ainsi que la reconnaissance par la société de l'engagement public.

 

Rémunérations : plus 7,473 milliards d'euros pour les trois versants de la fonction publique 

Parmi les mesures relatives aux rémunérations : la revalorisation du point d'indice de 3,5 %.  Entrée en vigueur le 1er juillet 2022, elle a, de fait, augmenté la masse salariale. À l'État, hors pensions, celle-ci augmente de 5,35 % en 2023 par rapport à 2022. Cette mesure générale a un coût estimé en année pleine à 7,473 milliards d'euros pour les trois versants de la fonction publique, dont 3,213 milliards d'euros pour la fonction publique de l'État. 

Par ailleurs, le solde du glissement vieillesse-technicité (GVT) correspondra en 2023 à une augmentation de 453 millions d'euros tandis que le coût des créations de postes s'élèvera à 341 millions d'euros.

Des mesures complémentaires ont été annoncées : reconduction de la mesure de garantie individuelle du pouvoir d'achat (GIPA) ; revalorisation des débuts de carrière des agents de catégorie B pour les trois versants de la fonction publique ; revalorisation et l'extension de la participation de l'État employeur aux frais de restauration (tickets-restaurant, chèques-déjeuner…) ; extension du forfait mobilités durables.

En outre, la réforme des rémunérations de la haute fonction publique fera l'objet de discussions prochainement. Une grille indiciaire unique pour le nouveau corps interministériel des administrateurs de l'État - qui intègre les membres des grands corps de l'État mis en extinction - devra voir le jour (source : rapport du Sénat PLF 2023). 

 

Concours : 5,8 candidats présents pour 1 admis… Taux de sélectivité en baisse

Selon le rapport 2022 de la DGAFP, la sélectivité des recrutements externes poursuit sa baisse. 223 600 personnes se sont présentées en 2020 à un recrutement externe (essentiellement un concours) de fonctionnaires de l’État et 38 800 ont été admises, soit une sélectivité de 5,8 candidats présents pour 1 admis. En 2020, la sélectivité des concours de catégorie A est de 5,2 pour 1 admis, plus faible que celle des concours de catégories B et C (respectivement 6,7 et 7,9). 

En outre, un candidat sur deux (seulement) s’est présenté aux épreuves. Une diminution qui peut s’expliquer par la situation sanitaire inédite liée à la pandémie de Covid-19.

 

2023…

Durée annuelle du temps de travail : 1607 heures exigées… Territoriale incluse 

La loi n° 2019-828 du 6 août 2019 de transformation de la fonction publique a aligné le temps de travail dans la fonction publique territoriale sur la durée annuelle légale de 1607 heures en abrogeant les régimes légaux dérogatoires de travail antérieurs. 

La mise en oeuvre doit être effective depuis le 1er janvier 2022 pour les communes et EPCI, au 1er janvier 2023 pour les départements et les régions.

L’enjeu budgétaire est non négligeable. La Cour des comptes a, en effet, estimé en 2016 que cet alignement constituerait un levier important à la disposition des collectivités pour mieux maîtriser l'évolution de leur masse salariale.

 

2000 places « Prépas Talents » 

Dans le cadre de l’engagement pris en faveur de la jeunesse et de l’ambition d’ancrer l’ensemble des jeunes dans une société qui accompagne leurs ambitions et leurs talents, le plan Talents du service public mis en œuvre dès la rentrée 2021, offre de nouveaux cycles préparatoires aux concours de la fonction publique et une voie d’accès spécifique pour intégrer des écoles de service public. Les « Prépas Talents » sont destinées aux étudiants les plus méritants de l’enseignement supérieur pour préparer les concours donnant accès aux postes d’encadrement de la fonction publique. 

Ces classes préparatoires sont présentes sur tout le territoire, intégrées soit à des écoles de service public, soit à des universités, à des instituts d’études politiques, ou à des CPAG (centres de préparation à l’administration générale) ou IPAG (instituts de préparation à l’administration générale).

Ce dispositif ambitieux s'articule autour de deux objectifs :

  • lutter contre l'autocensure face aux concours
  • diversifier la haute fonction publique.

En 2023, 2 000 places seront offertes (contre 1 700 à la rentrée 2021), au sein de 100 classes préparatoires sur l'ensemble du territoire national. 

Chaque étudiant, sélectionné sous conditions de ressources et de mérite, bénéficie d'un tutorat renforcé par des fonctionnaires en poste ou par des fonctionnaires stagiaires des écoles de service public. Il reçoit une bourse d'un montant de 4 000 euros, soit le double de ce qui était versé précédemment dans le cadre des CPI.

 

Le premier plan Santé au travail dans la fonction publique 

Publié le 18 mars 2022, le premier Plan Santé au travail dans la fonction publique (2022-2025) doit permettre d’améliorer durablement la prévention des risques professionnels et les conditions de travail des agents publics des trois versants. 

Il témoigne de l’effort renouvelé des administrations pour moderniser les politiques sociales et poursuivre les démarches liées à la qualité de vie et aux conditions de travail.

 

Vous n’avez pas pu bénéficier des « Prépas talents » ? 

Retrouvez la liste des préparations concours carrières publiques : https://www.carrieres-publiques.com/preparation-concours-fonction-publique

 

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