Révision des connaissances : Comment savoir où vous en êtes ?

Votre préparation au concours de la fonction publique est bien entamée, et vous souhaitez faire le point. Lire et relire vos fiches, recopier, surligner, répéter…Ces techniques permettent-elles de maitriser les sujets susceptibles de tomber ? Il est important de bien vous autoévaluer, pour être fin prêt le jour des épreuves. Comment y arriver ? On vous guide pas à pas.

1. Des connaissances, pour quoi faire ? 

Lors d’un oral de concours de la fonction publique ou de l’examen professionnel (EP), quel que soit le versant (État, territorial, hospitalier) ou la catégorie (A, B ou C), pendant un temps réglementaire, variable suivant les concours, les membres de jury soit par des sujets (ex. composition, QCM, QRC, entretien, mises en situation,…) vont évaluer votre aptitude à exercer les fonctions qui seront les vôtres (ex. catégorie A : attaché territorial, attaché d’administration ; B : rédacteur, technicien, secrétaire de préfecture ; C : ATSEM, animateur) à l’issue du concours ou de l’examen.

Cette aptitude passe par des connaissances professionnelles à jour, une culture de l’institution publique, des capacités d’intégration et une expression écrite et orale d’une qualité suffisante. 

Le jury va vous demander de donner la définition de concepts, de notions théoriques et fonctionnelles des administrations, hôpitaux, ministères ou des collectivités, d’énumérer les caractéristiques d’un élément, de répondre à des questions d’actualités sur l’environnement du secteur public (étatique, territorial, hospitalier,…), etc.. 

Autant de points sur lesquels vous devez montrer que vous êtes au niveau. 

2. Pourquoi réviser plusieurs fois une même matière est payant ?

Pour arriver bien préparé, pas de recette miracle, il faut être capable de répondre correctement aux questions posées et ce, dans toutes les matières (ex. droit, urbanisme, …). Mais vous l’avez remarqué, réviser une seule fois chaque chapitre du programme réglementaire n’est pas suffisant pour ancrer les informations dans votre mémoire à long terme (cf. le principe de la courbe de l’oubli d’Ebbinghaus). Dans vos révisions des connaissances pour un concours de la fonction publique, mieux vaut être un marathonien qu’un sprinter.

Il est donc important de programmer plusieurs sessions de révisions pour une même discipline. Pourquoi ? Car si vous ne révisez pas une notion le lendemain de votre première séance d’apprentissage, vous oubliez une partie des notions apprises la veille et si vous ne révisez pas le surlendemain, vous en aurez oublié la quasi-totalité. 

La courbe de l’oubli indique également que si vous révisez à nouveau un sujet qui n’est pas déjà totalement oublié cela permet de réactiver le souvenir en mémoire et donc de le consolider ; il sera alors oublié plus lentement.

3. Relire, recopier, surligner pourquoi ces méthodes ont leurs limites ? 

Cependant, si vous révisez en essayant d’apprendre par cœur, par de la relecture, du recopiage et du surlignage donc sans auto-évaluation, vous risquez de vivre « l’illusion de connaissance ». Aussi appelé effet « Dunning-Kruger » (car mis en évidence par Dunning et Kruger en 1999) ou effet de sur-confiance, ce phénomène se matérialise par l’impression que vous maitrisez mieux un sujet que vous ne le connaissez réellement. La principale raison ? Votre incapacité à différencier le savoir superficiel et les connaissances profondes. Le savoir superficiel s’acquiert rapidement, en ayant accès à des informations tandis que la connaissance approfondie demande beaucoup de temps et de travail.

Relire, surligner, recopier sont des techniques de révision dites « passives », elles vous permettent d’emmagasiner des informations sans les réutiliser. Vous retiendrez donc …mais sur le court terme uniquement et oublierez très vite. De plus, vous ne maitriserez pas le sujet.

Par exemple, imaginez que vous apprenez une définition en la relisant plusieurs fois. Vous la retenez sur le coup et êtes capable de la répéter. Mais, si on vous interroge 10 jours plus tard, alors que vous n’avez pas revu cette définition, vous risquez d’être incapable de vous en rappeler correctement.

Pour autant, en la relisant à nouveau, vous aurez l’impression de la connaître car elle vous sera familière. En réalité, vous reconnaitrez la réponse mais vous ne la connaitrez pas. Il vous manquera la capacité à retrouver de façon autonome l’information parce que vous ne la maitriserez pas suffisamment.

Cette « illusion de la connaissance », à tort, peut être responsable de mauvaises surprises le jour des épreuves…

4. Comment évaluer votre réel degré de connaissance ? Testez vos connaissances 

Alors, comment éviter ce phénomène ? Tout d’abord, testez régulièrement vos connaissances pour savoir où vous en êtes dans votre apprentissage. 

Vous pouvez utiliser des quiz, des examens blancs, des jeux de société, etc.

Une préparation à distance comme l’e-learning, pourra vous aider, grâce à un outil : « la gamification » de la formation. La gamification consiste à utiliser les techniques du jeu (tests, quizz, « serious games »,…) en trouvant le juste équilibre entre méthodes de jeu et contenu des séquences pédagogiques. 

Le jeu stimule l’envie d’apprendre, l’émotion, le plaisir et ainsi l’apprentissage lui-même. Le « joueur/apprenant » remporte des points, des badges… Des mécanismes de gratification personnelle qui sont là pour encourager l’effort et montrer votre progression personnelle tout au long du dispositif d’apprentissage.

Certains organismes proposent parfois des défis en réseaux afin de vous permettre de vous mesurer à d’autres candidats partout en France, mais aussi de vous aider à évaluer vos forces et vos faiblesses au niveau de sélectivité du concours. A chaque fois, le parti pris est celui de la convivialité et de la bienveillance : pouvoir se comparer, se jauger aux autres (parfois même défier un autre apprenant) doit se faire dans la bonne humeur.

Pour vous entraîner chez vous, et augmentez vos chances de réussite, Carrières publiques peut vous accompagner.

5. Quatre outils de révision qui vous feront gagner des points :

Ensuite, plusieurs techniques de révision dites « actives » peuvent vous aider pour réellement mémoriser les programmes de concours, car elles ont toutes l’avantage de vous permettre de savoir exactement où vous en êtes, grâce à une auto-évaluation précise des notions que vous maîtrisez et des points à améliorer. Parmi elles, en voici 4 qui ont fait leurs preuves. 

- Les fiches de révisions : un classique mais efficace 

Les fiches de révisions et plus précisément ici, les « fiches de contenu » constituent un support de travail intéressant, par leur côté pratique puisqu’elles sont synthétiques, facilement consultables et transportables. Elles présentent également l’intérêt de vous faire réviser au moment où vous les créez. Mais pour qu’elles soient vraiment efficaces, elles ne doivent pas être trop synthétiques, ni a contrario, être une version de votre cours écrite en plus petit. Sélectionnez ce qui est pertinent compte il faut. Et privilégiez le fond à la forme. 

En pratique, définissez le thème principal de votre fiche (ex. « les droits et obligations des fonctionnaires ») ; identifiez les informations clés de votre contenu d’informations et les liens logiques qui les organisent (cadre réglementaire et jurisprudentiel, exemple, corrélation, etc…) ; faites apparaître la structure générale du contenu en organisant les informations-clés sur l’espace de votre feuille en choisissant la forme qui vous paraît la plus adaptée : carte mentale, cycle, relation, hiérarchie, frise temporelle … 

Faites une fiche par sujet. Sur la forme, mettez-lui un numéro et un titre et indiquez à quelle matière, elle se réfère. Utilisez un code couleur qui a du sens et qui vous permet de facilement retrouver les informations sur la fiche selon leur nature, par exemple : surlignez les mots / concepts clés, écrivez les exemples dans une couleur différente, écrivez les définitions dans une autre couleur (ou encadrez-les). Soyez synthétique : faites des listes à puces ou des schémas et évitez les phrases.

Une fois vos fiches prêtes, vous pouvez à tout moment en prendre une au hasard et vous interrogez. Un bon moyen de s’auto-évaluer si vous vous ne vous contentez pas uniquement relire vos fiches. Lorsque vous vous posez des questions, faites des liens avec d’autres concepts étudiés, imaginez des exemples concrets si cela est possible. 

- Les « flash cards » : une manière ludique et rapide de s’auto-évaluer 

Autre technique, les flashcards ou « cartes mémoires » sont des petites cartes horizontales permettant de découper un chapitre du programme comprenant de nombreuses informations en cartes récapitulatives d’une notion. 

En pratique, une flashcard comprend deux éléments : une information est inscrite sur le verso d’une carte et une information liée sur le recto. Un lien unit les deux informations présentes de part et d’autre de la même carte, par exemple : une question et sa réponse ; un concept et sa définition ; une image et le mot qui la désigne,…

La présentation des cartes doit ici être soignée afin de vous donner envie de les parcourir. La réalisation même des flashcards constitue en soi une première étape de votre apprentissage puisqu’elle implique de sélectionner les informations pertinentes, de formuler une question et d’identifier la réponse. L’utilisation des flashcards va vous permettre de consolider vos souvenirs en mémoire justement parce qu’elles font appel à vos souvenirs. C’est scientifiquement prouvé, les personnes se souviennent mieux d’une information après avoir été testées dessus plutôt qu’après l’avoir simplement relu. Lorsque la personne doit trouver la réponse à une question, elle doit fournir un effort (l’effort de récupération). Un travail qui permet de renforcer la mémorisation des informations.

Maintenant à vous de lire le recto et de retrouver la réponse au verso… sans tricher. Lorsque vous pensez avoir trouvé la réponse, vérifiez si elle est bonne. Ces cartes aident à réviser rapidement une notion et à vérifier si vous est capable de vous en souvenir. Cette méthode ludique permet de réviser des petites unités de contenus rapidement et régulièrement. 

La qualité de vos séances de révisions avec les flashcards va dépendre de la façon dont sont posées les questions au recto. Imaginez quelles pourraient être les questions posées lors des épreuves. Vous pouvez vous inspirer des annales ou des questions recensées sur les forums. 

- La feuille blanche pour identifier les lacunes et ce qui doit être assimilé 

Un autre moyen de vous évaluer : la feuille blanche. Elle permet de vous interroger sur ce que vous savez déjà ou pensez déjà savoir, d’identifier rapidement ce que vous n’avez pas encore intégré et ce qui doit être étudié. Cette méthode est également intéressante car elle vous oblige à rechercher les informations en mémoire et donc permet de consolider votre apprentissage.

Concrètement, commencez par rappeler sur votre feuille les parties (titres des chapitres et sous chapitres) abordées, écrivez sur votre feuille les idées principales, les liens entre ces idées, les concepts clés et leur définition. Relisez tous les éléments que vous avez rédigés et complétez si besoin. Vous devriez retrouver tous les éléments étudiés. Une fois que vous vous êtes relu, comparez avec votre fiche ou votre chapitre pour identifier ce qui manque ou ce qui n’est pas correct. Enfin, relisez uniquement les parties manquantes ou incorrectes dans votre chapitre / fiche.

Faire l’exercice de restituer votre cours sur une page blanche vous permettra de gagner en efficacité en ne reprenant que ce qui manque ou qui n’est pas correct. 

Si vous avez le sentiment de perdre trop de temps en rédigeant le détail des différents chapitres et sous-chapitres, rappelez-les à voix haute ou dans votre tête. Vous devez être capable de restituer les idées principales même si elles sont reformulées avec vos propres mots. Par contre, soyez suffisamment précis, surtout lorsqu’il s’agit de définir un terme ou de clarifier un concept. 

- Prévoir un temps de travail en groupe pour s’interroger, s’expliquer 

Enfin, les révisions en groupe peuvent également être intéressantes mais cela ne convient pas à tout le monde. Les révisions en groupe sont pertinentes puisqu’elles permettent de partager des ressources sur les sujets étudiés. Cela permet également d’échanger sur les questions posées par le jury, de confronter vos idées, et donc de mieux comprendre. C’est « l’effet tuteur » : une personne qui explique à une autre une notion ou une idée, bénéficie également de cet échange car cela la contraint à reformuler le propos, à structurer sa pensée, organiser ses connaissances et donc permet de consolider plus durablement son apprentissage. Et tenter de répondre aux questions posées vous permettra de fournir un effort pour récupérer les connaissances assimilées, ce qui permettra de renforcer là encore, vos connaissances. 

Le travail en groupe est souvent stimulant car vous êtes entre candidats (et futurs lauréats) ; or, le relationnel est important pour se soutenir mutuellement ou s’entraider même s’il s’agit d’être le meilleur. Vous pouvez échanger vos idées, partager ou créer ensemble une fiche, une carte qui comble une lacune commune...En revanche, ne soyez pas trop nombreux afin que chaque participant puisse prendre part aux discussions. 

Dernier conseil, il est difficile de mettre en place toutes ces techniques de révision en même temps alors, testez-les au fur et à mesure de votre préparation, combinez-les, si cela est pertinent pour vous, pour voir celle ou celles qui vous convient(nent) le mieux. 

Pensez aussi à varier les supports d'apprentissage pour stimuler votre cerveau. Par exemple, vous pouvez utiliser des livres, des vidéos, des fiches de révision, des cartes mentales, des podcasts, etc. Bref. Adaptez ces méthodes à vos besoins.  

Enfin, n'oubliez pas de vous récompenser pour vos efforts. Cela vous aidera à rester motivé et à continuer à apprendre de manière efficace.

Bonne chance pour votre concours avec Carrières Publiques !