Le 25 septembre 2025, les épreuves écrites des concours d’animateur territorial et d’animateur territorial principal débutent. A ce stade, comment vérifier que votre préparation est efficace ? Quels sont les bonnes habitudes à prendre ou à poursuivre pour arriver fin prêt le jour J ? Point sur…
Conseil n°1 : Toujours agir en « professionnel »
Les inscriptions sont terminées, votre dossier complet a été remis et vous avez noté la date sur votre agenda. Bien organisé vous avez commencé à vous préparer au concours d’animateur territorial ou d’animateur principal (filière animation de la Fonction publique territoriale (FPT) - catégorie B), afin d’atteindre en 2025 votre objectif : devenir animateur enfance-jeunesse, prendre des responsabilités, devenir responsable de structure d'accueil de loisirs, directeur de l'action culturelle…
Prenez également le temps de vous renseigner sur le métier d’animateur territorial tel qu’il est exercé en 2025. Il est aujourd’hui demandé aux animateurs d’impulser, d’organiser, de coordonner, d’évaluer des projets, actions et ateliers, d’intervenir dans ces différents secteurs : loisirs, culture, éducation, sport, vacances, prévention, événementiels..., mais aussi capables de développer des pratiques professionnelles transverses (relations humaines, méthodologie de projet...). La crise sanitaire (Covid-19) a mis en lumière l’importance de la filière. Les profondes difficultés rencontrées par le secteur périscolaire et extrascolaire ont permis d’aboutir en 2022, à la feuille de route « Pour un renouveau de l'animation dans les accueils collectifs de mineurs », et le comité de filière Animation a été installé en octobre de la même année. Des notions clés à avoir en tête tout au long du concours, de la préparation au jour de l’oral (et bien sûr, après !).
Agir ainsi est un bon point pour vous car vous vous comportez en « professionnel ». Vous ne lirez jamais assez, les épreuves des concours d’animateur prennent en considération votre diplôme (ex. BEATEP, BPJEPS), votre parcours et votre carrière, elles visent à vous mettre en situation professionnelle.
Lorsque l’on lit les intitulés des épreuves, il est écrit : « Missions dévolues aux membres du cadre d’emploi », « propositions opérationnelles », « connaissances professionnelles », pas de doute : le jury va vous mettre en situation de travail. Les épreuves vont permettre de tester vos capacités d’analyse, d’argumentation, votre maîtrise des connaissances « métier » dans le domaine de l’animation, mais aussi votre niveau de compréhension de votre environnement professionnel et de vos futures missions, notamment lors de l’épreuve orale avec le jury.
Savoir être professionnel, c’est … savoir appliquer, pour chaque épreuve, les règles particulières à celle-ci : le formalisme, le temps donné pour rendre un devoir achevé, etc.
Le but : permettre aux correcteurs de déceler les candidats qui correspondent le mieux aux attentes et aux besoins des employeurs publics locaux (communes, départements, régions, intercommunalités et leurs établissements publics).
Conseil n°2 : Suivre votre programme personnalisé de révisions
Vous avez maintenant trois mois avant le début des écrits.
Deux cas de figure se présentent :
1. Vous avez notamment, lu notre article précédent et donc commencé à réviser en cherchant à approfondir vos connaissances en matière d’animation sociale, socioéducative ou culturelle des collectivités territoriales. Peut-être avez-vous même commencé à construire des fiches thématiques de révision. Continuez ! L’actualité réglementaire et juridique dans ce domaine est riche, vous maintenir informé et assurer une veille régulière vous permettra de vérifier vos connaissances théoriques et de les mettre à jour.
2. Vous avez commencé à vous préparer mais vous commencez à vous sentir paniqué devant la masse de travail qu’il vous reste à accomplir. Cela arrive, tranquillisez-vous. Commencez par faire une autoévaluation de vos connaissances afin de faire un état des lieux sur vos points forts et vos points à améliorer.
Tout d’abord, prenez le temps de faire un bilan pour savoir si vous maitrisez les savoirs faire fondamentaux à l’écrit afin de pouvoir vous entrainer en travaillant avec méthode.
S’agissant des compétences attendues sur le fond, vous devez posséder trois savoirs fondamentaux : savoir rédiger, travailler en temps limité, savoir dégager l’essentiel. Pour le vérifier, posez-vous les deux (pour les externes au concours d’animateur) ou trois questions suivantes :
1. Est-ce que je saurais rendre une copie rédigée et soignée, sur la forme et sur le fond ?
2. Est-ce que je suis capable de bien gérer le temps imparti par l’épreuve ?
3. Est-ce que j’arriverai à dégager l’essentiel du dossier pour aider le destinataire à prendre sa décision ?
En fonction de vos réponses, vous allez définir une méthode avec vos outils pour travailler vos points faibles et développer vos points forts. Pour réussir l’épreuve de note ou de rapport par exemple, il faut notamment savoir lire vite. Si cela n’est pas un de vos talents, lisez tous les jours : Le Monde, la gazette des communes… ce qui vous semble le plus utile, mais lisez.
L’épreuve de réponses aux questions permet d’apprécier le niveau de vos connaissances, mais aussi votre facilité à passer d’un sujet à un autre. Prenez l’habitude de commencer par noter l’heure et, selon le nombre de points attribués aux questions, répartissez le temps de l’épreuve. En trois heures, ce qui prime, c’est la problématique : au-delà de vos connaissances, le jury teste votre faculté de synthèse. Le correcteur doit en savoir un maximum en un minimum de lignes et de temps.
Bien que l’épreuve de réponses aux questions du concours d’animateur ne comporte pas de programme réglementairement fixé, vous pouvez, à titre indicatif, vous référer au programme de la seconde épreuve d’admissibilité des concours interne et de troisième voie d’animateur territorial principal de 2ème classe dont le contenu porte sur les thèmes suivants : l’actualité de l’animation et de l’action sociale ; la situation de l’animation dans l’évolution générale de la société ; les grandes étapes de l’éducation populaire, de l’animation socioculturelle, du mouvement associatif ; l’organisation générale et le fonctionnement, les missions et l’évolution : de l’association loi 1901, d’un service d’animation municipal, d’une structure associative socioculturelle ; les principaux dispositifs et les modalités d’actions socio-éducatives en matière de pratiques culturelles, de logement, de famille, de santé, de loisirs, de prévention, d’insertion, d’orientation et d’aide sociale ; les grandes caractéristiques des principaux courants pédagogiques ; la connaissance des publics ; l’adaptation d’une activité aux publics visés et la déclinaison d’objectifs pédagogiques ; les bases en psychologie comportementale ; les principales techniques d’accueil, d’entretien et de réunion ; les objectifs, les moyens, les méthodes et les critères d’évaluation des actions d’animation ; le budget d’une action d’animation (suivi et évaluation) ; les principales obligations liées à l’organisation de toute activité en matière de responsabilité civile et pénale, d’assurance et de protection des mineurs ; les règles en vigueur concernant la sécurité des biens et des personnes ; les techniques fondamentales de prévention en matière d’hygiène et de santé.
Pour vous aider à vous évaluer, voici les questions posées lors des dernières sessions aux candidats aux concours : Comment, par les jeux, lutter contre les stéréotypes de genre ? Comment respecter le droit à la vie privée de l'enfant en accueil collectif de mineurs (ACM) ? Quel rôle éducatif peut avoir l'animateur dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) ? Quels outils mobiliser pour favoriser la participation citoyenne des enfants et des jeunes ?
Ces questions vous parlent-elles ? Êtes-vous au clair sur ces notions ? Savoir répondre ou non à ces questions, vous donne un indice sur votre préparation. Si aucun élément ne vous vient, cela veut dire que votre méthode est à reprendre.
Enfin, côté rédaction, bien qu’il ne s’agisse pas ici d’une dissertation, les réponses demandent une réflexion personnelle et une argumentation de votre part. Vos réponses doivent être courtes mais construites en suivant une certaine logique. Il est conseillé d’adopter le plan en deux parties, deux sous-parties. Vous devez toujours être formel, clair et précis : une ou deux phrases d’introduction qui posent le problème et, un petit développement (IA/IB – IIA/IIB) qui répond à la question.
Construisez votre plan de révisions et de préparation en le complétant avec les dernières annales. Appuyez-vous aussi sur les ouvrages appropriés (ex. hygiène et sécurité dans les collectivités territoriales) pour finaliser votre plan de révisions.
Pensez aussi à vous montrer curieux, suivez l’actualité de l’animation, de l’action sociale, des réformes relatives aux collectivités territoriales et du statut des fonctionnaires. Les candidats qui ont des bonnes notes, sont ceux qui ont révisé et approfondi leurs connaissances en matière d’animation sociale, socioéducative ou culturelle des collectivités territoriales.
Pour atteindre cet objectif, construisez puis révisez des fiches thématiques portant, par exemple, sur : la situation de l’animation dans l’évolution générale de la société, la connaissance des publics, le budget d’une action d’animation, les principales obligations liées à l’organisation de toute activité en matière de responsabilité civile et pénale, d’assurance et de protection des mineurs ou encore, les techniques fondamentales de prévention en matière d’hygiène et de santé. La lecture des journaux spécialisés (ex. La Lettre du cadre territorial, La gazette des communes) vous servira. Mais vous devez vous montrer également curieux, et suivre l’actualité de l’animation, de l’action sociale, et des réformes relatives aux collectivités territoriales et au statut des fonctionnaires. Lire la presse (Le Monde, Les Echos…), en étant particulièrement attentif à la dimension territoriale est également un bon moyen pour étendre votre culture et améliorer vos connaissances théoriques.
Quant à l’épreuve de rédaction de rapport ou de note, un conseil-clé : visez la solution opérationnelle. L'épreuve de note ou de rapport n’a pas pour objectif de vérifier vos connaissances, mais votre aptitude à traiter une commande à l’aide d’un dossier documentaire. Vous allez devoir dégager un état des lieux, à partir du dossier, sans apporter de commentaires personnels, ni d’informations extérieures.
Deux compétences obligatoires pour réussir : clarté et précision. Un conseil également valable pour l’épreuve écrite du concours interne. Pour cette épreuve, il s’agit de rédiger une note à partir des éléments d’un dossier portant sur l’animation sociale, socioéducative ou culturelle dans les collectivités territoriales. Cet écrit va servir à évaluer vos capacités à analyser une situation en relation avec les missions dévolues au cadre d’emploi des animateurs. Autrement dit, les membres du jury vont chercher à savoir si vous savez présenter des solutions opérationnelles. Bien sûr vos connaissances sur le sujet seront appréciables, mais il ne s’agit pas, ici, de les vérifier puisque les éléments utiles sont, en principe, contenus dans le dossier. En 3 heures, il vous faut, non seulement informer, transmettre des renseignements de façon claire et concise face à une demande hiérarchique (directeur général des services, directeur du pôle « enfance/jeunesse »…), mais aussi, et surtout, proposer, en seconde partie, des solutions appropriées.
Si le fond compte, pas de bonne note sans la forme. La note et le rapport imposent un timbre, des mentions administratives, un objet, des références juridiques, un destinataire… mais aussi un plan structuré, c’est-à-dire des parties avec des titres et sous-titres (I. A., I. B., II. A., II. B. …), des chapeaux introductifs et une phrase de transition entre les grands titres. Chaque point compte. Pensez à numéroter les parties et à faire une conclusion (facultative dans le cadre d’une note). Les annales vous permettront de vous entraîner. Les organisateurs des concours publient régulièrement sur leur site Internet les sujets les plus récents et complets du concours d'animateur territorial.
Conseil n°3 : Mettre toutes les chances de votre côté…Compléter votre préparation par une préparation intensive
Des publications qui gagneront à être complétées par des travaux corrigés lors de formations intensives par exemple. Un « joker » certes, mais important : qu’elles se présentent sous forme d’entraînements à la maison et/ou de stages « présentiels », les formations offrent un suivi rapproché et vous permettront de demander des conseils en direct aux intervenants.
Conseil n°4 : Faire de votre entourage un partenaire et adopter un rythme de vie sain
Moins de 3 mois avant le début des épreuves, même les meilleurs candidats peuvent connaître une « baisse de régime », un emploi du temps pesant, se sentir perdus. Ce n’est pas grave. Pour vous redynamiser, pensez à intégrer des plages de détente pour vous aider à retrouver, le cas échéant, de la motivation.
De même, ne pas compter vos heures d’entraînement, de lecture, de révisons, pour réussir est à saluer, personne ne vous contredira, mais il est important de garder un rythme de vie sain : sachez vous offrir des moments pour sortir, être avec votre famille et vos amis, faire du sport, etc.
Des « ingrédients » utiles pour maintenir votre équilibre et ne pas chuter avant la ligne d’arrivée.
Conseil n°5 : A l’oral, arriver motivé et conscient de la réalité de votre (futur) métier
L’épreuve d’entretien avec le jury est redoutée. Pourtant une attitude positive et un bon entraînement permettent une bonne communication et une bonne gestion de son stress.
Pour réussir l'épreuve d'entretien, qui démarre par un exposé (portant sur votre formation et votre projet professionnel en externe, et sur les acquis de votre expérience professionnelle en interne), il est conseillé dans un premier temps, d’établir votre curriculum vitae (CV). Cet exercice vous permettra de synthétiser et structurer votre parcours personnel. Ensuite, il est indispensable de bien réfléchir aux principales raisons de votre candidature (goût de l’animation, polyvalence des missions, cadre hiérarchisé, volonté de travailler en équipe,…). En les ayant en tête, le jury pourra comprendre vos motivations.
Lors des dernières sessions, le jury a pu regretter que beaucoup de candidats « oublient les missions réelles des animateurs et se cantonnent à ce qu'ils font à l'école. Ils se raccrochent à l'Éducation Nationale » ; ou encore, « un réel manque de projection », quand pour certains, dans l'exposé de 5 mn, ils n’ont pas su valoriser leur parcours et (…) ont décrit leurs échecs « qui les desservent souvent... »… ; le jury déplore aussi le fait que « de nombreux candidats ont eu du mal à se positionner sur un grade de catégorie B » ; et « un manque d'ouverture et de curiosité ». Les candidats, pour un grand nombre, « restent dans leur bulle sans aller voir ce qu'il se passe à côté » (cf. rapport animateur CDG27, 2023).
Enfin, il est évident que le jury attend d’un candidat qu’il connaisse le métier auquel il se destine. Les membres du jury vont s’assurer que l’image que vous vous faites du métier correspond bien à la réalité de ce dernier (contraintes personnelles, impact sur la vie familiale, contact avec le public…). N’hésitez pas à aller interroger des animateurs déjà en poste et… entraînez-vous à l'oral !
Dernier rappel : Les animateurs interviennent dans le secteur périscolaire et dans les domaines de l’animation des quartiers, de la médiation sociale, de la cohésion sociale, du développement rural et de la politique du développement social urbain… Les futurs lauréats sont donc ceux qui sont engagés dans le sens d’une action publique de qualité, sur les territoires, connaissent les partenaires et les institutions afin de répondre toujours mieux aux besoins des populations.
En conclusion, pour décrocher des notes excellentes bien au concours d’animateur ou d’animateur territorial et d’animateur territorial principal : ce qui compte c’est être professionnel, se construire un planning de révisions bien défini, du travail au jour le jour, mettre en place des habitudes qui ont fait leurs preuves (lecture, travail de la méthodologie…), et des entraînements réguliers pour maitriser les savoirs et savoir-faire attendus par le jury.